Dans un acte audacieux d’effacement historique, l’appel du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, au départ des Palestiniens de leurs terres ancestrales est recouvert d’un vernis d’inquiétude humanitaire, reflet inquiétant des actes de déplacement les plus sombres gravés dans la conscience de l’histoire. Cette terre, désormais appelée Israël, fait écho aux pas silencieux de son ancienne majorité palestinienne – une majorité déplacée et dépossédée sous le couvert vigilant de la diplomatie internationale. La proposition de Smotrich n’est pas une panacée ; c’est une parodie de justice, une transformation cynique du nettoyage ethnique en une solution altruiste aux problèmes. C’est le loup de l’expulsion déguisé en mouton, parlant de « mettre fin à la souffrance » tout en perpétuant les politiques mêmes qui engendrent cette agonie, une insulte à la mémoire et aux droits de ceux qui ont connu cette terre comme leur foyer bien avant que sa carte actuelle ne soit tracée. .
Les mots exacts de Smotrich : « C’est la bonne décision humanitaire pour les habitants de Gaza et de toute la région après 75 ans de réfugiés, de pauvreté et de danger. L’acceptation des réfugiés par des pays qui ont à cœur leurs meilleurs intérêts, avec le soutien et l’aide financière généreuse de la communauté internationale, est la seule solution qui mettra fin aux souffrances des Juifs et des Arabes. Israël ne peut plus tolérer l’existence d’une entité indépendante à Gaza, fondée sur la haine d’Israël et le désir de le détruire », sont empreintes d’une ironie cruelle. Ils suggèrent une solution « humanitaire » cynique, mais ils contrastent fortement avec la résolution 194 de l’AGNU, qui consacre le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers dans les territoires occupés par Israël pendant la guerre de 1948. Cette résolution a été réaffirmée chaque année depuis 1949, soulignant la reconnaissance par la communauté internationale du droit des Palestiniens au retour, un droit qui a été systématiquement refusé face à l’expansion des colonies et aux violations persistantes du droit international.
La suggestion selon laquelle les Palestiniens devraient volontairement se disperser dans la diaspora, devenant des réfugiés désespérés des terres mêmes où ils constituaient autrefois une majorité enracinée, dégouline d’ironie historique. Cela constitue un rappel brutal de l’amer héritage du déplacement des Juifs, une expérience qui devrait, en théorie, susciter l’empathie plutôt que répéter le cycle de dépossession. Le récit de « mettre fin à la souffrance » venant de ceux-là mêmes qui ont infligé tant de souffrance est une ironie que l’histoire n’oubliera pas, et nous ne devrions pas non plus l’oublier. Le droit au retour n’est pas seulement une clause d’une résolution oubliée depuis longtemps ; c’est une lueur d’espoir pour la justice, un témoignage de la résilience d’un peuple et une dette qui n’a pas encore été honorée.