Dans le cadre des préparatifs de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question du Sahara, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU prépare une tournée dans la région pour rencontrer les parties concernées. Des discussions préliminaires ont déjà eu lieu avec toutes les parties à Bruxelles.
Chaque année au mois d’octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU aborde la question du conflit au Sahara ainsi que la poursuite de la mission de la MINURSO. L’organe le plus élevé des Nations unies évalue les progrès réalisés dans la recherche d’une solution conformément aux résolutions en vigueur.
Dans ce contexte, l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, se prépare à effectuer une visite dans la région. Son voyage le conduira également dans plusieurs capitales européennes.
Selon le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de Mistura a pris contact avec les parties concernées avant de se rendre sur place.
Le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, a déclaré que de Mistura se trouvait actuellement à Bruxelles, où il « s’entretient avec les parties concernées avant de fixer une date pour sa prochaine visite dans la région ».
Le rapport de l’envoyé spécial servira de base à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et déterminera éventuellement la continuité de la mission de la MINURSO.
Sa dernière visite remonte seulement au mois de juillet, lors de laquelle il s’est rendu à Rabat, en Algérie et en Mauritanie.
Le Représentant spécial est confronté au défi de convaincre les parties concernées de reprendre les pourparlers. Il doit poursuivre les efforts diplomatiques de son prédécesseur, l’ancien président allemand, le Dr Horst Köhler, qui ont abouti à des réunions entre des représentants du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Polisario. Ces discussions ont eu lieu en Suisse en décembre 2018 et en mars 2019.
Le 27 octobre 2022, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2654 sur le Sahara avec une majorité de 13 voix, la Russie et le Kenya s’abstenant. Le Maroc a accueilli favorablement cette résolution, tandis que l’Algérie et le Polisario l’ont vivement critiquée.
Outre la question fondamentale des revendications de souveraineté, la dispute porte également sur la question de savoir qui est réellement partie au conflit. L’Algérie et la Mauritanie se considèrent comme des acteurs externes et préféreraient que les négociations se déroulent uniquement entre le Maroc et le Front Polisario. Le Maroc souhaite que la Mauritanie et surtout l’Algérie soient désignées comme parties au conflit. L’Algérie, en particulier, a fourni un soutien logistique, politique, financier et militaire considérable au Front Polisario, déclarant la lutte du Polisario comme étant une affaire nationale. Mais comble de l’ironie, l’Algérie ne souhaite pas participer à de nouvelles discussions, contrairement à ce qui s’est passé sous la direction du Dr Köhler.