Renan Hédouville s’engage à préserver l’indépendance de l’Office de la Protection du Citoyen

Delmas, 14 novembre 2024 — Le Protecteur du citoyen, Renan Hédouville, a réaffirmé sa détermination à défendre l’autonomie de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), dénonçant l’illégalité d’un arrêté gouvernemental qui désigne un protecteur intérimaire. Lors d’une conférence de presse ce jeudi, Me Hédouville a insisté sur l’importance de maintenir cette institution libre de toute ingérence de l’exécutif.

« Ce n’est pas une question de conserver un poste, mais de protéger l’intégrité de l’OPC, » a-t-il déclaré en ouverture. Le docteur Hédouville a rappelé que, selon la loi organique, la nomination d’un protecteur intérimaire n’a pas de fondement légal. En vertu de cette loi, le processus de sélection d’un Protecteur du citoyen passe obligatoirement par un appel à candidatures lancé par le Parlement, trois mois avant la fin du mandat du titulaire.

Hédouville s’interroge également sur l’indépendance d’un protecteur nommé provisoirement, estimant qu’il serait difficile pour une personne placée dans ce contexte de s’opposer à ceux qui l’ont nommé en cas de pressions. « L’OPC doit pouvoir agir sans crainte d’interférences, et je me réserve tous les moyens légaux pour en garantir l’indépendance, » a-t-il précisé, ajoutant que le cabinet Patrick Laurent, qui représente l’institution, a été saisi du dossier.

En cas d’impasse, Me Hédouville prévoit de porter cette affaire devant des instances internationales de droits humains. Comparant l’importance de l’OPC en matière de droits humains à celle de la police dans le domaine de la sécurité, il a critiqué l’arrêté du conseiller Leslie Voltaire, qu’il juge contraire aux lois, et qu’il considère comme une tentative de placer un protecteur intérimaire acquis aux intérêts de ses instigateurs.

Malgré les circonstances, Hédouville reste confiant et assuré, réaffirmant son intention de maintenir l’autonomie de l’OPC. Il a annoncé que la 8e édition du concours de texte et de reportage sur les droits humains se poursuivra comme prévu, avec une cérémonie de remise des prix fixée au 6 décembre.

Il a également déploré des tentatives de perturber la conférence de presse, initialement prévue au siège central de l’OPC. L’événement a finalement eu lieu à Delmas, certains participants ayant été dissuadés par des éléments venus créer des désordres.

Renan Hédouville a conclu en rendant hommage à la mémoire de la jeune médecin Déborah Pierre, tragiquement assassinée le mardi 12 novembre au centre-ville de Port-au-Prince, évoquant la perte de cette professionnelle avec une profonde compassion.

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