Massacre à Pont-Sondé : 115 morts, que fait l’État pour endiguer la violence ?

Le massacre de Pont-Sondé perpétré par les gangs armés de Savien a causé la mort de 115 personnes, un chiffre terrifiant qui continue de croître alors que plusieurs blessés luttent pour leur survie. Selon Myriam Fièvre, présidente du Conseil municipal intérimaire de Saint-Marc, le bilan pourrait s’alourdir à cause de la gravité des blessures de certaines victimes. Ce drame illustre, une fois de plus, l’échec cuisant de l’État haïtien à assurer la sécurité de ses citoyens.

Alors que l’horreur se déploie à Pont-Sondé, une question obsédante se pose : où est l’État ? Ce massacre est un triste ajout à une longue série de violences dans le pays, où les gangs armés agissent en toute impunité, semblant plus puissants et mieux organisés que les autorités elles-mêmes. Le silence ou l’inaction apparente des responsables politiques devient un fardeau moral et politique insoutenable.

Les événements de Pont-Sondé ne sont pas isolés. Partout en Haïti, les gangs continuent de renforcer leur emprise sur des zones entières, paralysant l’économie locale et plongeant les populations dans la terreur. Que fait l’État pour remédier à cette situation ? La réponse, pour de nombreux citoyens, est « rien » ou « trop peu, trop tard ».

Les appels à l’aide lancés par les autorités locales, comme celui de Myriam Fièvre, semblent tomber dans l’oreille d’un gouvernement absent. Si ces massacres se multiplient, c’est en grande partie à cause d’un manque flagrant de volonté politique et de coordination dans la lutte contre l’insécurité. Pourquoi les autorités semblent-elles incapables de déployer des forces armées efficaces pour contrer les gangs ? Où sont les stratégies nationales de sécurité tant promises ?

Les gangs de Savien ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres de groupes armés qui sèment le chaos sans rencontrer de réelle opposition. Ils contrôlent des portions entières du territoire, y établissant leur propre loi et exerçant un pouvoir qui échappe totalement à l’État. Pire encore, ils agissent souvent en plein jour, sous les yeux de tous, y compris ceux des forces de l’ordre.

Cet état de fait est le reflet d’une institution étatique affaiblie, infiltrée, voire complice dans certains cas. Les accusations de corruption, de collusion avec les criminels, ainsi que les failles structurelles du système judiciaire, empêchent toute réponse efficace.

Face à cette spirale de violence, il est impératif que le gouvernement haïtien prenne des mesures urgentes et radicales pour rétablir l’ordre. La situation sécuritaire est une crise nationale, et il est inadmissible que les autorités continuent de détourner les yeux alors que des vies sont quotidiennement brisées par des gangs. Des moyens humains et financiers doivent être immédiatement alloués pour renforcer les forces de l’ordre et les équiper convenablement afin de reprendre le contrôle des zones affectées.

L’État haïtien ne peut plus se permettre de se montrer aussi déconnecté de la réalité de son peuple. Si des actions concrètes ne sont pas rapidement entreprises, ce n’est pas seulement Pont-Sondé, mais l’ensemble du pays qui sombrera encore plus profondément dans le chaos.

En somme, le massacre de Pont-Sondé est une tragédie qui devrait secouer la conscience nationale. Il est temps que le gouvernement réponde à cet appel de détresse, non seulement en mots, mais par des actions fermes et durables pour restaurer la paix et la sécurité en Haïti.

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