En dépit des vidéos montrant les soldats dominicains foulés le sol haïtien, la République dominicaine a dénoncé le fait que des Haïtiens aient pénétré sur son territoire, hier mardi 7 novembre. Dans un communiqué de presse publié hier après-midi, le gouvernement dominicain qualifie de « provocation » cette action, qui dit-il, vise à générer un conflit aux conséquences « imprévisibles ».
C’est le porte-parole de la présidence dominicaine qui a publié ce communiqué. Dans ce document, Homero Figueroa explique que l’action a eu lieu, lorsqu’un « groupe de ressortissants haïtiens a pénétré sur le territoire dominicain ».
M. Figueroa a affirmé que l’objectif des Haïtiens était d’entraver la « patrouille de véhicules effectuée par l’armée dominicaine sur la route du côté ouest de la clôture séparant les deux pays » dans cette zone frontalière.
« L’action semble être due à un malentendu apparent de la part des citoyens haïtiens concernant les limites de la frontière », a déclaré le haut fonctionnaire, comme pour dédouaner l’agissement des soldats de son pays.
Pour le gouvernement dominicain, ce qui s’est passé est une « provocation », qui, argue-t-il, a pour objectif de générer un conflit aux conséquences « imprévisibles ». Selon le communiqué, ces genres de situation ne feront « qu’aggraver les relations entre les deux peuples ».
Dans un article publié hier dans le journal Listin Diario, le gouvernement dominicain a nié que les soldats aient vraiment violé l’intégrité territoriale d’Haïti. « Il y a encore une petite partie du terrain qui se trouve derrière la clôture qui appartient à la République Dominicaine », a fait savoir le gouvernement de Luis Abinader.
Malgré la sortie du gouvernement dirigé par Luis Abinader, il est convaincu que l’action produite hier sur la frontière Haïtiano-dominicaine est dûe à ce que les haïtiens considèrent comme une « violation de l’intégrité territoriale d’Haïti ». En voyant des soldats dominicains se positionner juste après le mur séparant les deux pays, pointant leurs armes et prêts à tirer, les citoyens de Ouanaminthe le voyaient comme une «véritable provocation».
Une provocation qui allait occasionner une vague de mouvements de protestation. En quelques minutes, des habitants présents sur le site de construction du canal d’irrigation, ont érigé des pneus enflammés près du mur et creusé des trous au milieu de la route, pour empêcher aux véhicules militaires dominicains de progresser. Quelques heures après, des agents de la POLIFRONT, de l’UDMO et du BI, ont été dépêchés sur place, dans le but de prendre le contrôle de la situation qui aurait pût déboucher sur un bain de sang.