Les habitants de Carrefour-Feuilles, de Savane Pistache et des environs subissent une forte pression des attaques des hommes armés venus de Grand-Ravine, alors que la police et les agences gouvernementales sont largement absentes pour remplir leurs obligations.
En effet, depuis plus d’un mois, la résidente de Carrefour-Feuilles, Savane Pistache, entre autres, a été agressée à plusieurs reprises par des groupes armés à Grand-Ravine, le quartier Martissant de Port-au-Prince. De nombreuses familles, hommes, femmes et enfants, ne savent pas vers quel saint se tourner face au danger imminent auquel ils sont confrontés chaque jour. Comme observé, la zone urbaine de Port-au-Prince devient quasiment inhabitable tant que ses habitants en sont quotidiennement victimes. Ils sont au bout de cette situation, sans issue, sans aide de l’État.
En deux semaines, près de 60 personnes ont été assassinées, parmi lesquelles des enfants parmi les victimes, des dizaines de blessés ont été recensés. Selon nos observations sur 17 lieux d’hébergement dans la capitale, environ 10 000 personnes de tous âges ont été déplacées pendant la catastrophe pour échapper aux abus des bandits qui semblaient motivés par des intérêts politiques. Par ailleurs, des personnes vulnérables (nourrissons, personnes âgées, femmes enceintes et personnes handicapées) sont identifiées dans des hébergements temporaires inadaptés. Sans aide, ces résidents en fuite ont utilisé plusieurs centres de la capitale comme refuges tels que : Lycée de Carrefour Feuilles, Gymnase Vincent, Ciné El Dorado, École Tertullien Leclerc, où Carl Brouard, École Nationale du Paraguay, Ecole Classique la Pyramide et bien d’autres non identifiés. L’organisation « Zanmi Timoun » constate qu’il y a des enfants qui vivent dans cette situation désastreuse et qu’elle n’est pas sans conséquences sur leur santé mentale.
Depuis ce rapport, le nombre de personnes déplacées et le nombre de victimes n’ont cessé d’augmenter. La Fondation « Zanmi Timoun », une organisation œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance, se sent indignée par la déshumanisation et la situation inhumaine que doit subir cette population en général et les enfants en particulier. Le témoignage de ces personnes est très choquant. La plupart d’entre eux ont quitté la maison dans la mer de feu sans rien emporter.
Plusieurs personnes ont brûlé à l’intérieur des maisons de la zone envahie par le groupe armé Grand-Ravine. En conséquence, ils n’ont pas de vêtements de rechange et sont confrontés à la faim, à la soif et à toutes sortes de maladies infectieuses. Malgré les cris et les appels à l’aide, la police et les autorités ont tardé à intervenir pour protéger les habitants de Carrefour-Feuilles et des environs. Alors que l’article 19 du Chapitre II de la Constitution haïtienne de 1987 était clairement rédigé : « L’État a l’obligation impérative de garantir le droit à la vie, le droit à la santé, le droit au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans discrimination, conformément aux avec la Déclaration universelle des droits de l’homme ».
C’est pourquoi la Fondation « Zanmi Timoun » estime qu’il est naturel que l’État mette en place une stratégie pour faire face au problème des enfants touchés par les conflits armés et autres situations de violence. A travers l’expérience de prise en charge d’enfants en situation d’urgence, que ce soit à Belladère, dans le département des Nippes ou à Port-au-Prince, la Fondation « Zanmi Timoun » demande à l’Etat d’envisager la question de la protection de l’enfance de manière rationnelle. . et une approche globale, pour analyser les risques incluant tous les types de vulnérabilités. L’organisation « Zanmi Timoun », préoccupée par la situation alarmante vécue par les populations de cette zone, tire la sonnette d’alarme sur les actions urgentes à entreprendre pour venir en aide aux populations sinistrées.