L’ex-député Jean Beauvois Dorsonne s’indigne face à l’inaction du gouvernement

L’ancien député des Verrettes, Jean Beauvois Dorsonne se déclare offusqué face à l’inaction et l’insouciance du gouvernement haïtien devant les exactions des gangs armés contre la population civile. L’ex-parlementaire, via une lettre ouverte, demande au Premier Ministre Ariel Henry de tirer la révérence pour son incapacité à rétablir l’ordre et la sécurité ainsi qu’à créer l’espoir au sein des familles haïtiennes.
Nous publions in extenso la correspondance de l’ex-député et ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Jean Beauvois Dorsonne :

Monsieur Ariel HENRY, premier ministre

Exaspéré par la situation qui est la nôtre depuis bientôt deux 2 ans, je me permets de vous écrire ces quelques lignes qui suivent en vue d’exprimer mon ras-le-bol par rapport au désastre dans lequel vous avez sciemment conduit le pays.

En effet, Monsieur le premier ministre, je constate avec beaucoup d’amertume et un sentiment de révolte la violence exercée par les bandits armés à l’encontre de nos populations. Les actes d’une extrême cruauté qui se passent à Liancourt, à Tabarre, à Petite-Rivière de l’Artibonite, à Croix-des-bouquets, à Carrefour-Feuilles et dans beaucoup d’autres quartiers et villes du pays,ne peuvent qu’accroître le sentiment que vous êtes placé inutilement à la tête du gouvernement. Depuis bientôt deux ans, la superficie des territoires perdus de la république (pour parodier votre ministre de la justice) ne cesse d’augmenter de jour en jour compliquant ainsi la vie de nos concitoyens, obligés de chercher refuge momentanément dans une zone du territoire non encore occupée ou assiégée mais qui le deviendra bientôt car, au lieu de déloger les bandes armées qui sèment le deuil et la désolation dans les familles, vous les laissez gagner davantage de terrain dans le but essentiel d’accomplir votre plan macabre.

Je suis écœuré de constater que vous restez indifférent, inébranlable face à de tels drames qui dépassent l’entendement. La nonchalance avec laquelle vous réagissez lorsque vous êtes contraint de le faire et la non réaction instantanée des forces de l’ordre face à ces drames m’amènent à conclure, Monsieur le premier ministre, que vous vous complaisez dans cette situation que l’opinion publique pense à raison, que vous alimentez pour vous maintenir le plus longtemps possible à la tête d’un gouvernement totalement dépassé par le contexte car le premier devoir de l’État est de garantir la sécurité des citoyens afin qu’ils puissent développer leur plein potentiel.

Encore une fois, Monsieur le premier ministre, je m’insurge contre votre inaction ou mieux votre insouciance. Je suis consterné de voir qu’après plus de deux (2) ans au pouvoir vous n’agissez que pour plonger davantage le pays dans la crise en vous abstenant de combattre les gangs armés, vous érigez en «poto mitan » votre gouvernement de facto en boycottant toute initiative citoyenne visant à une solution inclusive et durable à la crise que traverse le pays.

Face à cette situation intenable qui plonge tout un peuple dans le désarroi et compte tenu de votre illégitimité à la tête de ce gouvernement, j’en appelle à votre démission purement et simplement et ce sera tout à votre honneur s’il vous en reste.

Monsieur le premier ministre, de deux choses l’une ou bien vous êtes incompétent ou bien vous êtes insouciant. Quel que soit le cas de figure considéré, s’il vous reste un minimum de capacité à vous indigner, vous n’avez qu’ à rendre le tablier.

Je vous prie de croire, Monsieur le premier ministre, en l’expression de mes patriotiques salutations.

Jean Beauvois DORSONNE
Député du peuple, 48ème législature.
Ancien Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle

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