Selon la nouvelle Constitution récemment promulguée, la langue française n’est plus considérée comme officielle au Mali, mais a été rétrogradée en tant que langue de travail. En revanche, les langues nationales ont été élevées au statut de langues officielles.
Suite à la promulgation de la nouvelle Constitution au Mali le 22 juillet 2023, le français a perdu son statut de langue officielle et a été désigné comme langue de travail. Le français avait été déclaré langue officielle au Mali après l’accession du pays à l’indépendance en 1960. Il était utilisé par le gouvernement, ainsi que dans les services publics et l’éducation.
« Ces dernières années, le Mali se bat pour sa souveraineté et son identité politique et culturelle. Dans ce contexte, le français a commencé à être perçu comme un vestige de la colonisation intellectuelle et culturelle », a expliqué Aboubacar Sidick Fomba, porte-parole du Corema (Collectif pour la refondation du Mali), lors d’une interview avec Sputnik en mars. Le collectif a activement milité pour la rétrogradation du français.
Actuellement, 62% de la population malienne est considérée comme francophone, selon un rapport de l’Observatoire de la langue française, publié début 2023.
En revanche, selon la nouvelle Constitution, les langues nationales sont désormais reconnues comme langues officielles. Dans un décret datant de 1982, les autorités maliennes ont reconnu 13 langues comme langues nationales : bambara, bobo, bozo, dogon, fulfulde, hassanya, miniyanka, maninka, sarakole, soninke, songhay, tamasheq et khassonké.
La rétrogradation du français n’est pas le seul changement dans la nouvelle Constitution. Son texte, approuvé par 96,91% des voix lors du référendum du 18 juin, accorde des pouvoirs accrus au chef de l’État. Le président définit désormais la politique de la nation, assume la responsabilité des politiques gouvernementales et a le pouvoir de s’adresser directement à l’Assemblée.