Le Mouvement Point Final exige le départ du gouvernement d’Ariel Henry avant son audition dans l’affaire Moïse

L’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, survenu le 7 juillet 2021, continue de susciter des réactions et des interrogations. Le Mouvement Point Final, une organisation de la société civile, exprime à la fois sa satisfaction et sa crainte face à la convocation du Premier ministre Ariel Henry par le juge d’instruction chargé du dossier, Wesser Voltaire.

Le Mouvement Point Final salue la décision du conseil des ministres d’autoriser le chef du gouvernement et d’autres membres de son équipe à se présenter devant le magistrat, conformément à la loi. Il s’agit d’un acte de transparence et de responsabilité qui doit permettre de faire la lumière sur les circonstances et les commanditaires de ce crime odieux.

Toutefois, le Mouvement Point Final dénonce les zones d’ombre et les ambiguïtés qui entourent cette affaire. Il rappelle que l’ex-première dame, Martine Moïse, qui s’est constituée partie civile, a demandé la récusation du juge Voltaire, qu’elle accuse de partialité.

Il s’interroge sur la capacité du juge, nommé par le pouvoir en place, à rendre une justice indépendante et équitable contre le Premier ministre, qui est l’un des inculpés dans le dossier.

Le Mouvement Point Final s’étonne également du rôle ambigu des États-Unis, qui se présentent comme les maîtres du dossier, mais qui soutiennent toujours le gouvernement d’Ariel Henry, malgré les accusations qui pèsent sur lui. Il souligne que trois suspects, dont l’ancien sénateur John Joël Joseph, ont déjà été condamnés à la prison à vie aux États-Unis pour leur implication dans l’assassinat du président Moïse.

Le Mouvement Point Final craint que cette convocation ne soit qu’un spectacle théâtral visant à blanchir le Premier ministre et à lui permettre de rester au pouvoir au-delà du 7 février 2024, date d’échéance de son mandat selon l’accord du 21 décembre 2022 qu’il a signé et publié au journal officiel, le Moniteur, le 3 janvier 2023.

C’est pourquoi, le Mouvement Point Final et ses organisations partenaires exigent la démission en bloc du gouvernement en place avant l’audition du Premier ministre par le juge d’instruction. Il s’agit d’une condition sine qua non pour garantir l’impartialité de la justice et le respect de la Constitution. Le Mouvement Point Final appelle tous les acteurs de la vie nationale à se mobiliser pour défendre la démocratie et l’État de droit en Haïti.

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