Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a tenu, le 10 septembre 2024, un atelier visant à repenser le programme du Secondaire rénové à la lumière des évolutions de la société haïtienne moderne. L’objectif principal de cette démarche est d’identifier les ajustements nécessaires pour mieux outiller les élèves face aux exigences croissantes de l’ère numérique.
Lors de son discours d’ouverture, le ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, a précisé que l’initiative ne visait pas à redéfinir entièrement le Secondaire rénové, mais à y apporter des modifications pour répondre aux nouvelles avancées technologiques, notamment dans le domaine du numérique. « Il ne s’agit pas de réinventer le Secondaire rénové, mais plutôt de l’ajuster afin qu’il corresponde aux besoins actuels, en particulier en termes de compétences numériques », a-t-il expliqué. Le ministre a rappelé qu’une réforme globale du système éducatif haïtien avait déjà été amorcée au début des années 2000, avec l’implantation du Secondaire rénové comme une de ses recommandations clés.
Le ministre Antoine a également évoqué l’évolution des aspirations professionnelles en Haïti. « Il y a 50 ans, les métiers les plus prisés après le secondaire étaient la médecine, le droit, l’ingénierie et l’agronomie. Aujourd’hui, de nouvelles perspectives se présentent avec l’intelligence artificielle et d’autres technologies émergentes. Il devient donc impératif de former des esprits capables de s’adapter aux défis contemporains plutôt que de simplement accumuler des connaissances théoriques », a-t-il souligné.
Le sociologue Antoine a également remis en cause la pertinence de certaines matières, telles que des formules mathématiques ou chimiques, qu’il considère souvent déconnectées des réalités pratiques des jeunes. Plusieurs intervenants ont critiqué l’état actuel du système éducatif haïtien, le qualifiant de dépassé et éloigné des attentes modernes. « Quelle formation offrir aux jeunes, et pour quel pays ? », s’est interrogé un enseignant présent. Celui-ci a insisté sur l’urgence de moderniser les méthodes d’enseignement pour permettre aux jeunes d’acquérir les compétences nécessaires face aux enjeux actuels.
Le ministre Augustin Antoine a exprimé l’espoir que les réformes envisagées puissent être réalisées avec le soutien des partenaires internationaux. « Nous comptons sur l’aide de nos partenaires pour mener à bien ces réformes, essentielles pour l’avenir de notre nation », a-t-il affirmé.
Trois priorités pour réformer l’éducation
L’atelier, auquel ont participé des enseignants et des membres du MENFP, s’est concentré sur trois grands axes : l’enseignement général, l’enseignement technique et l’enseignement pédagogique. Les participants ont unanimement reconnu qu’il était temps de quitter un modèle d’apprentissage purement théorique pour se diriger vers un enseignement axé sur les compétences numériques et techniques.
Selon les intervenants, cette transformation est essentielle pour garantir un meilleur avenir aux jeunes Haïtiens et, à terme, au pays lui-même.
