Le Kremlin a assuré jeudi que le conflit en Ukraine ne se trouvait pas dans une «impasse», contestant des propos du chef d’état-major ukrainien qui a estimé que les deux armées étaient incapables d’avancer, au 21e mois des hostilités.
Le front est en grande partie figé depuis plus d’un an malgré une contre-offensive d’ampleur lancée début juin par les forces ukrainiennes, qui n’a abouti jusqu’à présent qu’à des gains territoriaux très limités.
Et depuis plusieurs semaines, c’est l’armée russe qui est repassée à l’offensive autour de la place forte d’Avdiïvka dans l’Est et près de la ville de Koupiansk, dans le Nord-Est, là encore sans réaliser de gains significatifs.
Le front est en grande partie figé depuis plus d’un an malgré une contre-offensive d’ampleur lancée début juin par les forces ukrainiennes, qui n’a abouti jusqu’à présent qu’à des gains territoriaux très limités.
Et depuis plusieurs semaines, c’est l’armée russe qui est repassée à l’offensive autour de la place forte d’Avdiïvka dans l’Est et près de la ville de Koupiansk, dans le Nord-Est, là encore sans réaliser de gains significatifs.
Ces offensives de part et d’autre ont mené à de lourdes pertes en hommes et matériel, que Kiev comme Moscou se refusent à chiffrer.
«Non, le conflit n’est pas dans l’impasse», a assuré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, affirmant que «la Russie poursuit sans relâche son opération militaire spéciale» et que «tous les objectifs fixés doivent être atteints».
M. Peskov répondait aux commentaires du commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny, dans une interview d’une rare franchise à The Economist, dans laquelle le plus haut responsable militaire du pays a estimé que les deux armées se retrouvent prises au piège d’une guerre d’usure et de positions.
«Tout comme lors de la Première Guerre mondiale, nous avons atteint un niveau technologique tel que nous nous trouvons dans une impasse», a-t-il déclaré à l’hebdomadaire britannique.
«Il n’y aura probablement pas de percée magnifique et profonde», a-t-il ajouté, douchant les espoirs d’une percée dans la contre-offensive ukrainienne lancée début juin.
«PAS ASSEZ DE GENS»
Selon M. Zaloujny, la sortie de cette «impasse» sur le front ne peut passer que par un sursaut technologique capable de surpasser les capacités de l’adversaire.
Il a pour autant mis en doute l’utilité des avions F-16 que l’Ukraine réclame depuis des mois à ses alliés occidentaux pour espérer contrer la supériorité aérienne russe.
«Cette guerre ne peut être gagnée avec les armes de la génération précédente et des méthodes dépassées», a martelé le commandant ukrainien, pour qui la guerre de tranchées actuelle risque de «s’éterniser pendant des années et d’épuiser l’État ukrainien».
«Tôt ou tard, nous nous apercevrons que nous n’avons tout simplement pas assez de gens pour nous battre», a averti M. Zaloujny.
La ligne de front, longue de plus de mille kilomètres, n’a guère bougé depuis près d’un an et la prise de la ville de Kherson par l’armée ukrainienne en novembre 2022.
Un porte-parole de l’armée ukrainienne a d’ailleurs affirmé jeudi que le nombre d’attaques russes a «légèrement baissé» autour de la ville d’Avdiïvka, dans l’est de l’Ukraine, où les forces de Moscou menaient d’intenses assauts depuis plusieurs semaines.
«L’ennemi continue d’essayer d’encercler Avdiïvka, mais de façon moins active pour l’instant», a ajouté Oleksandre Chtoupoune.
Quasiment située sur la ligne de front depuis 2014, cette cité industrielle se trouve à treize kilomètres au nord de Donetsk, la capitale, sous contrôle de Moscou, de la région éponyme dont le président russe Vladimir Poutine a revendiqué l’annexion il y a un an.
L’Ukraine, qui dépend des livraisons d’armes occidentales pour son effort de guerre, a dit craindre cet hiver une nouvelle campagne de bombardements russes massifs visant ses infrastructures énergétiques, pour plonger la population dans le noir et le froid.
Face à la crainte d’une baisse du soutien occidental, Kiev s’efforce désormais d’attirer les industriels de la défense pour fabriquer armes et munitions sur son sol.
La Russie a de son côté acté fin septembre une hausse considérable de son budget militaire et a revendiqué avoir enrôlé 385.000 nouveaux soldats dans son armée depuis le début de l’année, après avoir mobilisé 300.000 réservistes en septembre 2022.