La Chine a affirmé jeudi être «en permanence à un niveau d’alerte élevé» au lendemain du passage dans le détroit de Taïwan de deux navires militaires, l’un canadien et l’autre américain, pour la deuxième fois en deux mois
L’USS Rafael Peralta, un destroyer de classe Arleigh Burke, et la frégate canadienne HMCS Ottawa ont effectué mercredi un transit de routine à travers le détroit, selon la marine américaine.
«Les troupes présentes restent constamment en état d’alerte et protégeront avec détermination la souveraineté et la sécurité nationales, ainsi que la paix et la stabilité régionales», a déclaré le colonel Shi Yi, porte-parole du commandement du théâtre oriental de la Chine, dans un communiqué. Il a qualifié ce dernier passage de «battage médiatique» et affirmé que les forces navales et aériennes chinoises ont «suivi toute leur trajectoire».
Le passage de ces deux navires intervient après que deux bâtiments de guerre appartenant aux États-Unis et au Canada ont emprunté, le 9 septembre, cette étroite voie maritime séparant l’île de la Chine continentale.
Washington et ses alliés occidentaux ont multiplié les transits à travers ce détroit dans le cadre de la «liberté de navigation» des navires de guerre, afin de rappeler qu’il s’agit de voies navigables internationales, ce qui a suscité la colère de Pékin.
La Septième Flotte américaine a déclaré dans un communiqué que le transit s’est fait conformément au droit international et «par un corridor dans le détroit situé au-delà de la mer territoriale de tout État côtier».
«Une telle coopération est la pièce maîtresse de notre approche pour une région sûre et prospère où les aéronefs et les navires de toutes les nations peuvent voler, naviguer et opérer partout où le droit international le permet.»
Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué jeudi avoir surveillé ce passage dans la nuit de mercredi à jeudi, mais affirmé que «la situation était normale».
Pékin considère Taïwan comme une province qu’il n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
À ce titre, le pouvoir chinois ne reconnaît pas le détroit de Taïwan comme faisant partie des eaux internationales.
En septembre, la Chine a envoyé 103 avions autour de Taïwan en l’espace de 24 heures, ce que Taipei a qualifié de «record récent».
Pékin a intensifié ses menaces et les pressions politiques et économiques sur Taïwan depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen.
Taïwan a indiqué avoir détecté un nombre non précisé d’avions de combat chinois autour de l’île jeudi à 8 h 50 GMT, dont vingt ont franchi la ligne médiane du Détroit de Taïwan et pénétré dans ses zones d’identification de défense aérienne centre, nord et sud-ouest.
Les avions chinois ont participé à une «patrouille conjointe de combat» avec des navires chinois, a indiqué le ministère taïwanais de la Défense, soulignant qu’il surveillait la situation avec ses propres forces aériennes et navales et systèmes de missiles basés au sol.