La Police nationale d’Haïti (PNH) fait face à une crise de personnel exacerbée par le détachement massif de ses agents, notamment ceux appartenant aux unités spécialisées. Cette situation préoccupante est particulièrement visible lors d’événements comme la récente rencontre au Karibe Convention Center, où il a été constaté que chaque service de sécurité est doté d’environ huit policiers, souvent affectés à la protection de ministres, de directeurs généraux, et des membres du Conseil présidentiel de transition.
Ce problème, qui persiste depuis des années, commence à avoir des répercussions sérieuses sur la capacité opérationnelle de la PNH. De plus en plus de policiers cherchent à obtenir un détachement, motivés par la perspective d’éviter les opérations risquées et de recevoir un double salaire, selon les témoignages recueillis. Cette situation fragilise davantage une force déjà en sous-effectif.
En 2013, les Nations unies avaient recommandé un effectif de 15 000 policiers pour une population de 12 millions d’habitants en Haïti. Cependant, entre les départs à l’étranger et les détachements, près de 3 000 agents ne sont plus disponibles pour les opérations de terrain, ce qui accroît les défis sécuritaires du pays.