« Le Royaume-Uni fait sans, l’Allemagne fait sans, la Suède et les pays du Nord font sans. Il y a que les pays que les pays du Sud comme la Grèce et la France qui utilisent massivement le LBD-40. Donc on peut très bien faire sans. » Comme le souligne le président d’Amnesty International, Jean-Claude Samouiller, le lanceur de balles de défense en caoutchouc (LBD) est interdit dans de nombreux pays européens.
Tout particulièrement en manifestation où sa dangerosité est dénoncée depuis qu’elle est apparue dans l’arsenal des policiers et gendarmes français en 1995. À l’époque, c’était le Flashball et encore plus depuis 2009 avec le LBD-40. Une arme que le Ministère de l’Intérieur jugeait encore « nécessaire » dont son dernier schéma de maintien de l’ordre en 2021, alors le défenseur des droits réclamait son interdiction en manifestation dès 2015 et que le directeur de la police nationale recadrait ses troupes sur leur usage en 2019.
Mais depuis, rappelle Jean-Claude Samouiller, les graves incidents se sont répétés : « C’est ce que nous avons constaté à l’époque des Gilets jaunes [en 2018 et 2019, ndlr], c’est ce que nous avons constaté à [la manifestation écologiste de] Sainte-Soline, c’est aussi ce que nous avons constaté lors des manifestations contre la réforme des retraites et suite aux émeutes après la mort du jeune Nahel. Il y a recours disproportionné à la force de police, à un certain type d’armes qui sont dites à létalité réduite, mis qui mal utilisés peuvent entraîner des dommages corporels extrêmement graves, voire la mort de personnes. »
C’est pourquoi Amnesty International demande à la France de revoir sa doctrine du maintien de l’ordre basée sur le face-à-face et la suspension du LBD 40.