Malgré le lancement du programme d’assainissement de l’aire métropolitaine, les artères principales de Delmas et Tabarre restent encombrées de déchets. La situation est particulièrement préoccupante sur la route de Gérald Bataille, allant jusqu’à Petite Place Cazeau, où les déchets bloquent fréquemment la circulation. Cette route passe devant le Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), une institution censée réguler la gestion des déchets solides, médicaux et toxiques selon l’article 2.1 de la loi du 21 septembre 2017.
À proximité du SNGRS, devant le marché communal de Tabarre, des piles de déchets s’accumulent depuis plusieurs semaines. Les commerçants continuent d’étaler leurs produits malgré les risques de contamination. “On ne vit pas comme des humains ici. En arrivant, nous sommes accueillis par des déchets. La situation devient de plus en plus compliquée malgré la présence du SNGRS et du CNE à proximité,” a déclaré une marchande.
Les résidents ont exprimé leur frustration, affirmant que leurs plaintes auprès du SNGRS sont ignorées. “La situation se complique encore plus lors des grèves des employés, qui dressent des barricades. Nous demandons la démission des responsables si eux-mêmes ne parviennent pas à faire fonctionner l’institution correctement,” ont-ils ajouté.
Lors de la visite des locaux du SNGRS, un reporter a rencontré des employés en l’absence des directeurs Germain Paulémon et Max Alex Joseph. Selon les employés, la gestion de l’institution est gravement défaillante. “Nous avons la volonté de nettoyer les rues, mais la mauvaise gestion par les deux responsables est un obstacle majeur,” a affirmé un employé sous couvert d’anonymat. D’autres accusent les directeurs de corruption et appellent les autorités judiciaires à enquêter sérieusement.
De plus, les employés ont dénoncé le non-paiement de leurs arriérés de salaire depuis plus d’un an. “M. Paulémon est l’un des responsables de cette situation. Malgré nos mouvements de protestation, rien n’a changé,” ont-ils précisé. Ils espèrent qu’une meilleure gestion du SNGRS entraînera une amélioration visible de la situation.
Il est à noter que la loi du 21 septembre 2017 a remplacé le Décret du 3 mars 1981, le premier cadre normatif national pour la gestion des déchets solides à Port-au-Prince. Ce décret avait créé le Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS), la première institution étatique en charge de cette problématique.