L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a récemment recommandé des poursuites judiciaires contre Me Aviol Fleurant, ancien ministre de la Planification et de la Coopération Externe, pour enrichissement illicite et fausse déclaration de patrimoine. Entre mars 2016 et décembre 2018, Me Fleurant aurait omis de déclarer 13 comptes bancaires supplémentaires, en plus des trois qu’il avait officiellement déclarés. Ces comptes, dont sept en gourdes et neuf en dollars américains, sont devenus des éléments centraux de l’enquête, révélant des transactions suspectes et non justifiées.
Le rapport de l’ULCC, transmis aux autorités judiciaires le 3 septembre 2024, met également en évidence d’autres omissions graves de la part de Me Fleurant. L’ancien ministre n’a pas mentionné l’acquisition de deux véhicules et de deux propriétés à Péguy-Ville, enregistrées au nom de ses enfants pour un montant de 75 000 dollars américains. Les tentatives de justifier ces anomalies par une prétendue tentative d’incendie de son cabinet n’ont pas convaincu les enquêteurs, qui n’ont trouvé aucune explication valable pour les montants importants retrouvés sur ses comptes bancaires.
Face à ces révélations, l’ULCC ne se contente pas de recommander des poursuites judiciaires. Elle demande également un audit complet de la gestion de Me Fleurant durant son mandat, ainsi qu’un réexamen de ses déclarations fiscales par la Direction Générale des Impôts (DGI) pour la période de 2015 à 2018. Ce scandale met une fois de plus en lumière la nécessité urgente de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence au sein des institutions publiques haïtiennes pour prévenir de tels abus de pouvoir.