L’ancien informateur confidentiel de la Drug Enforcement Administration (DEA) devrait « plaider coupable » dans le cadre du complot visant à assassiner l’ancien président haïtien Jovenel Moïse . À l’instar des trois autres suspects qui ont déjà plaidé coupable dans cette affaire, Vincent risque la “prison à vie”. L’information a été révélée, ce mercredi 8 novembre 2023, par le journal Miami Herald.
Ayant participé à des réunions dans le sud de la Floride et à Port-au-Prince, Joseph Vincent va plaider coupable. Il risque la « prison à vie », s’il plaide réellement coupable pour son implication dans le complot visant à assassiner Jovenel Moïse.
Son changement de plaidoirie est prévu le 5 décembre. L’ancien informateur confidentiel de la DEA qui vivait dans le Sud de la Floride avant de se rendre en Haïti, deviendrait le quatrième des 11 accusés actuellement poursuivis par le tribunal fédéral de Miami dans le cadre de l’assassinat.
« Comme les trois autres accusés qui ont plaidé coupable pour les mêmes chefs d’accusation, Vincent pourrait voir sa peine de prison à vie réduite s’il fournit des preuves crédibles concernant d’autres accusés dans l’affaire ou d’autres suspects encore en Haïti », souligne Miami Herald.
Les autres accusés qui ont plaidé coupable pour le complot d’assassinat de juillet 2021 sont : Germán Alejandro Rivera Garcia, alias « Colonel Mike » 45 ans, officier de l’armée colombienne à la retraite ; Rodolphe Jaar, ancien trafiquant de drogue condamné en juin à la prison à vie aux États-Unis, et l’ancien sénateur haïtien Joseph Joël John, qui a été détenu en Jamaïque avant d’être extradé à Miami l’année dernière.
Selon le journal Floridien, la décision de Joseph Vincent de changer son plaidoyer est importante en raison du rôle qu’il aurait joué dans le complot visant à renverser Moïse, qui a d’abord été la cible d’un enlèvement avant que le plan ne se transforme en assassinat.
Connu sous le nom de « Blanco » ou M. White, Joseph était proche des deux suspects haïtiens-américains emprisonnés, James Solages et Christian Emmanuel Sanon, le pasteur et résident du Sud de la Floride dont l’ambition de remplacer Moïse en tant que président a conduit à l’assassinat, selon les procureurs.
Miami Herald rappelle que dans la nuit du 6 juillet 2021, Vincent a rejoint Solages à l’extérieur de la résidence de Moïse dans les collines au-dessus de Port-au-Prince dans les instants précédant l’assassinat, alors que Solages annonçait faussement dans un porte-voix que l’attaque était une « opération de la DEA ».
Le rapport d’enquête de la police haïtienne, ainsi que des enregistrements de téléphones portables obtenus par le journal, montrent que Vincent était en contact avec plusieurs suspects principaux avant l’assassinat. Après l’assassinat, Vincent a téléphoné à son ancien responsable de la DEA et a été mis en contact avec le directeur de l’agence pour Haïti, qui l’a convaincu de se rendre.
Malgré l’appel téléphonique à la DEA, les autorités américaines ont déclaré que Vincent n’était plus impliqué dans l’agence.
Lors des interrogatoires menés par la PNH, Vincent et Solages ont accusé Dimitri Hérard, le chef de la garde présidentielle de Moïse, d’avoir participé à la préparation de l’attentat.